Swann & un bon livre && un lion amoureux - PV (T)

La nuit dernière, c'était la pleine lune. Remus ne s'était pas encore totalement remis de cette nuit pour le moins... agité. Le jeune Lupin avait souffert durant cette pleine lune là. Comme chaque mois, l'infirmière l'avait accompagné jusqu'au Saule Cogneur, puis le jeune homme avait fait le chemin tout seul, jusqu'à la cabane hurlante. Il était à peine arrivé au bout, qu'il s'était transformé en loup-garou. Contrairement à d'ordinaire, il avait horriblement souffert. Non pas que d'ordinaire il n'avait pas mal en se transformant, mais cette fois là l'avait énormément affaiblit. Était-ce parce qu'il était en pleine croissance ? *Sans doute* songea t'il pour lui même. C'était la seul explication plausible. Ses muscles s'étaient déchirés et étirés pendant plus longtemps. En outre, toute la transformation avait été plus longue que d'ordinaire. La seul réponse que Remus pouvait apporté à ses questions, était le fait qu'il grandissait.

Mais le jeune Lupin ne souffrait pas que extérieurement. Sa douleur intérieure était aussi grande que celle physique. Il avait mal. Mentir à ses amis lui donnait l'impression de ne pas être un vrai ami. Et surtout, il avait peur. Peur que James, Sirius & Peter découvrent son secret. Depuis le début de la rentrée, de plus en plus, ils lui posaient des questions... auxquels le lycanthrope n'avait aucune réponse crédible à donner. Du moins, à part celle qu'il était un loup-garou. Mais ça, bien sûr, il était hors de question qu'ils sachent. Si cela arrivait, Remus était sûr qu'ils le rejetteraient. Hors, c'était bien la dernière chose qu'il souhaitait au monde. Pour la première fois de sa vie, il avait des amis, des vrais, sur qui il pouvait compter. Si jamais ils apprenaient sa vrai nature, Remus était persuadé qu'ils seraient dégoutés, et ne voudraient même plus lui parler. Seraient-ils aussi capable de raconter son secret à tous les élèves de l'école ? Le gryffondor avait beau se dire qu'ils ne feraient jamais ça, il n'arrivait tout de même pas à s'en convaincre comme il l'aurait voulu.

Tout en se demandant quelle excuse il allait bien pouvoir inventer cette fois, il se dégagea des couvertures, et se leva tant bien que mal de son lit. Si il y avait bien une chose que le jeune homme détestait, c'était se sentir faible, vulnérable. Après toutes ces années, il le vivait toujours mal. Il avait d'ailleurs l'impression qu'il en serait ainsi jusqu'à la fin de sa vie. Il retint un soupir, tandis qu'il descendait une à une les marches qui le menait à la salle commune. Comme c'était à prévoir, il ne se sentait pas bien. Il était même fiévreux, et avait passé la journée dans son lit. Pourquoi pas l'infirmerie ? Parce qu'il avait refusé. Il ne supportait plus ces murs blancs, et le regard remplit de pitié de l'infirmière. C'est pourquoi il avait demandé à être amené ici, avant de s'évanouir de fatigue lorsque l'infirmière étai venu le chercher.

Remus n'avait pas fière allure. Des cicatrices sur le corps qu'il s'était fait lui même s'ajoutaient des petites blessures, égratignures ou autres. Mais celles dont il avait le plus honte, c'étaient les trois fines lignes sur son visage, qu'il devait à Fenrir Greyback, le loup-garou responsable de son état actuel. Lorsqu'il était jeune, il avait eu pitié de ce loup-garou. Il ne lui en voulait pas, pensant que c'était un accident, et comprenant la souffrance que cela faisait de se transformer chaque mois en loup-garou. Mais cette été, il avait appris la grande vérité. Fenrir Greyback était réellement coupable. Il l'avait mordu par plaisir, parce que son père l'avait offensé. Il avait tout prévu à l'avance. Et il haïssait ce monstre, autant qu'il ressentait du dégoût pour lui. Il le haïssait autant qu'il se haïssait et se dégoûtait lui même. Oui, car Remus détestait cette partie de lui, qui faisait qu'il n'était qu'à demi-humain...

C'est habillé d'une robe mise vite fait qu'il se dirigea vers les cuisines, plutôt que la Grande Salle. Vu l'heure, il se doutait qu'à cet instant elle devait être bondé, et il n'avait pas très envie de se faire remarquer, ou assaillir de questions sur le "Pourquoi tu n'étais pas en cours aujourd'hui ?". Mais son ventre criait famine. Il n'avait quasiment rien mangé depuis la veille. Hors, il avait deux personnes à nourrir. Lui, et le loup-garou... Les elfes lui donnèrent de quoi manger, le servant comme un roi, et c'est rempli de forces nouvelles que Remus remonta à la Salle Commune des Gryffondors, empruntant les passages secrets et raccourcis. Il prononça le mot de passe d'une voix faible avant que la Grosse Dame n'ait le temps de le lui demander, et entra par l'entrebâillement de la porte coulissante. Déjà, il s'attendait à recevoir pleins de questions de ses meilleurs amis, mais à sa grande surprise, lorsqu'il entra, la salle commune était vide. Sans doute tous le monde mangeaient encore... Enfin presque...

Elle était là, assise sur le canapé près d'un bon feu, à lire un livre. Swann Stanton. C'était son nom. Elle était plus âgé que lui, d'un an. Mais physiquement, il en faisait plus, paraissait plus vieux, et il la dominait en taille. Mais contrairement à lui, elle était belle. Très belle. Il savait que sa mère était une vélane, ce qui n'augmentait que l'attirance qu'elle excercait sur les gens qui l'entourait. Comme pour Remus... Oui, le jeune Lupin aimait ses boucles châtains de la demoiselle, ses yeux d'un brun chocolat, et son visage qui semblait si fragile... Il aimait aussi la chaleur que la demoiselle semblait dégager, comme un rayon de soleil -tel était le surnom qu'il lui avait donné, pour lui même. Il aimait la joie et la bonne humeur qui semblait toujours être en elle, et était jaloux de la facilité avec laquelle elle s'attachait aux autres. Et il aimait son visage. Ce visage aux lèvres pulpeuses, qu'il rêvait et s'interdisait d'embrasser... Il était planté là comme un piquet, lorsque la voix de Swann le sortit alors de ses pensées...